Zoom sur ...

La Cérémonie du Thé est un moment suspendu que l'on s'octroie. Un instant de partage et de sérénité, où l'objet et le Maître de thé sont au service de la saveur du breuvage. 

Selon la situation, ce que l'on nomme "tea ceremony" peut être très différent. Au Japon elle est très codifiée et solennelle

En Chine où que l'on aille, tout commence par un thé partagé, parfois de façon très cérémonielle, parfois (presque) sans protocole.

Taïwan semble être au carrefour de ces deux cultures. Par son histoire et sa situation, la belle île de Formose a développé une richesse culturelle et humaine qui respire la joie.

La cérémonie du thé y est paisible, comme un flottement hors du temps dans des vapeurs de oolong ou de pu'er. Au fil de la séance, les langues se délient, un échange a lieu, on y rit souvent.

L'échange passe aussi au-delà des mots, par les sensations et ce moment unique vécu ensemble. Car chaque cérémonie sera toujours unique.

Mon Papa plaisantait souvent en offrant à ses visiteurs "un thé sans cérémonie". En réalité ceux qui s'en souviennent se rappellent que lui aussi avait son petit rituel de céramiste buveur de thé, sans s'en rendre compte.

J'aime bien employer cette expression, car la cérémonie est un bien grand mot, et lorsque c'est moi qui la pratique, il n'y a pas de comparaison avec un Maître de thé qui a appris cet art au cours de longues années d'études.

Maître de Thé taiwanaise: "Rose"  - Chawans: Ariane Coissieux - Oolong des montagnes taiwanaises - International Chawan festival 2023

J'aurai l'honneur et la joie de proposer séance de "thé sans cérémonie" publique lors du Festival international Chawan à Taïwan le 4 Novembre 2025 à 10h.

Pour la surprise que je concocte cette année, je vous en parlerai après, sinon ce ne serait plus une surprise !!

Plus d'infos

Un "thé sans cérémonie" Taïwan 2023

Utiliser un déchet pour faire naître la lumière, quelle aventure, grisante et joyeuse... un processus qui me rapproche de plus en plus des alchimistes du passé. 

Je travaille actuellement à des nouveaux émaux à base de cendres.

   Depuis de nombreuses années, je conserve les cendres du poële de ma maison. J'y brûle du hêtre et du chêne, mais aussi tout ce qui se présente et peut se convertir en chaleur ;-). 

Cela va totalement à l'encontre des préconisations des grands Maîtres et des puristes (mon Papa y-compris !). Leur démarche consiste en l'utilisation de cendres très pures, issues de la combustion d'un seul végétal. Cela permet une recherche au plus près des compositions de cendres que l'on trouve dans leurs livres.

La cendre que j'obtiens (tout en chauffant ma maison) est très riche et intéressante par la diversité de sa composition.

Brûler des végétaux dans un tonneau pour obtenir de la cendre,  sans profiter du rendement calorique est d'un autre temps....

Et vous, à quelles cendres avez-vous accès?

Ca vous donne des idées ?

Pourquoi un contenant céramique est-il "alimentaire" ou pas? En tant qu'actrice de l'art de la table, je me dois d'être irréprochables sur ce point.  Malheureusement, les règles qui nous sont imposées sont les mêmes que celles de l'industrie, sans aucune adaptation à l'échelle d'un atelier artisanal.

Pour ma part, j'ai toujours travailé en conscience et de manière scientifique. Mes pièces sont toutes revêtues d'émaux de ma composition qui respectent les règles de proportions molaires entre les différents composants naturels.

Des milliers d'expérimentations, je vous en parlerai de temps en temps.

Ainsi, aucun élément  n'est soluble dans les acides et bases d'utilisation alimentaire. Il n'y a donc aucun risque d'absorbtion par l'utilisateur.

Certaines matières premières peuvent être nocives si elles ne sont pas bien employées. Pour faire simple, il faut que tous les composants soient intimement liés à la silice après cuisson. Vous pouvez imaginer un grand réseau de silice (comme un grand filet de pêcheur), entre les mailles duquel les autres composants doivent être prisonniers. Ainsi, ils ne peuvent se libérer au contact des acides et bases composant les aliments comme le lait, la vinaigrette, les boissons etc.

Il faut pour cela respecter les proportions molaires entre les différents oxydes en présence (en simplifié, pour les initiés: oxydes basiques: 1; alumine: 0,05 à 0,5; Silice: 2 à 6 pour une cuisson au-delà de 1260°C ) 

J'arrête là le volet technique, n'hésitez pas à me demander plus d'infos !

En parallèle, de la vaisselle céramique contenant du plomb, cadmium, uranium etc. estt sur le marché français en vente libre.

Pourquoi?  Car les produits importés (entre autres) ne doivent pas répondre aux mêmes règles que nous autres, artisans français. C'est un fait.

Et je ne parle pas des contenants en plastique etc ... ce paragraphe deviendrait un livre en 3 tomes de colère inutile !

Monde absurde, et si beau à la fois ...